Milan se confirme comme the Place to Be. Et c’est dans cet esprit que s’ouvre MiArt, une concentration de 185 galeries parmi les plus influentes au monde, venues de 19 pays. Car il y a une différence entre l’art et la foire d’art.
À MiArt, il y a de tout, peut-être trop : des prismes miroitants et facettés, un canoë rouge posé sur un baril, des chiffons suspendus, des morceaux recyclés en suspension artistique, des demi-sphères et des sculptures/éponges. La toile rose pâle d’Ettore Spalletti nous informe qu’il s’agit d’un travail de l’artiste sur la lumière et la couleur. On appelle cela des soft sculptures : des couvertures ethniques venues de Cuzco qui forment une arche “naturelle” (sans structure porteuse).
Galeriste ante litteram, au sens où il exerçait ce métier avant qu’il ne devienne tendance, Franco Calarota dirige depuis 50 ans sa Galleria d'Arte Maggiore g.a.m., dont le siège principal est à Bologne, véritable carrefour de collectionneurs venus de tous horizons. Avec nonchalance, il a accroché un “Morandino” — autrement dit, une nature morte de Giorgio Morandi — qui coûte autant qu’un appartement : 950 000 euros. Pour La Femme au vase de Matisse (estimée à 8 millions), il y est trop attaché et espère sincèrement ne pas la vendre. Tandis que Le Salon de Dieu, toujours de Matisse, œuvre sublime, est estimé à 15 millions d’euros.
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Les formes de narration sont variées, accompagnées d’échos sonores en arrière-plan, comme dans une fête foraine, un zoo, ou encore dans des couloirs guidés par des structures de limitation et de confinement, où le public peut exercer son libre arbitre, devenant à la fois spectateur et protagoniste.