La grande ouverture des expositions au Palazzo delle Esposizioni, parrainée par la mairie, a eu lieu vendredi soir. Les responsables de Palazzo Manfredi ont organisé les expositions pour la première fois sans faire appel à une expertise extérieure. Un champignon rougeâtre se tenait à l’extérieur, des chemins d’art « doux » étaient tracés à l’intérieur, de grandes bâches avaient été installées dans la cour pour permettre aux invités de se protéger de la pluie.
Une foule d’invités, comme toujours, a envahi les couloirs de l’ancien orphelinat de garçons rempli de trésors en céramique.
La personne la plus populaire de la soirée était sans doute Arman. L’artiste très attachant, français de naissance mais maintenant américain d’adoption, a présenté personnellement ses créations. Ses œuvres ont été inondées d’attention : trente personnes étaient admises à la fois dans la galerie réservée à ses créations, afin de permettre une visite tranquille — dans la mesure du possible.
La Fiat Topolino entièrement faite de céramique et remplie à ras bord de cafetières blanches (également en céramique) ressort immédiatement, éblouissante et absolument brillante. Il y avait tant de cafetières qu’elles sortaient par une porte, tandis que l’autre porte était entrouverte à cause de la pression exercée par ces ustensiles de cuisine blancs. Arman a expliqué pourquoi il avait choisi un modèle de Topolino bourré de cafetières : la voiture Topolino de ses souvenirs représente un symbole de l’Italie de l’immédiat après-guerre, tandis que le café, lui, est l’Italie.
Le succès immense d’Arman, flatté par les critiques d’art et les journalistes, ne doit cependant pas faire oublier le reste de ce qui est exposé au Palazzo delle Esposizioni et dans toutes les initiatives artistiques actuellement ouvertes à Faenza. Les porcelaines du XVIIIᵉ siècle du Castello di Buonconsiglio à Trente sont véritablement adorables, tandis que la Biennale des Antiquités regorge, comme toujours, de beaux petits trésors et que le matériel d’archives lié à la pharmacie jésuite de Novellara est exceptionnel. On peut aussi voir une facture signée par le " premier maître de Faenza" Leonardo Bettisi, dit Don Pino. Les Jésuites lui avaient commandé des œuvres ; il était alors l’un des meilleurs artistes italiens de l’époque.