"Il y a des peintres pour qui la gravure représente une route secondaire, et presque de campagne, un moyen de prendre ses vacance de la peinture : d'autres pour lesquels la gravure devient le pivot même de la forme picturale. Si de ces derniers Rebrandt fut le prince, c'est parmi eux que se range aussi Morandi ". Ce sont les mots de Cesare Brandi, ami et collectionneur de Morandi, auquel il consacre un essai depuis 1942. Aux gravures du maitre bolognais est dédiée l'exposition à la Galleria Maggiore avec une quarantaine d'oeuvres réalisées entre 1912 et 1961.
La transfiguration "du visible" - comme aimait dire Morandi – dans la bichromie du noir et blanc et dans les variations du clair-obscur trouve confirmation de son monde picturale : Ce fut lui-même à la Biennale de Venise du 1927 qui voulut exposer plus de gravures que de peintures et accepter ensuite la chaire de gravure à l'académie de sa ville. Pour lui, la technique de gravure était un langage : le démontre la prédilection Scalpel mince avec la pointe en acier, ne tolère aucune remise en question et impose une discipline zen.
Giorgio Morandi. Les raisons de la forme. Gravures 1912-1961, Galleria d'Arte Maggiore, jusqu'au 5 février.
